Une fois passé au-delà de la barre symbolique des 60 ans, les établissements de crédit se montraient relativement frileux pour accorder des crédits immobiliers. Mais cette situation tend à changer et l’accès s’est facilité au fil des années. Malgré tout, cette ouverture n’a pas diminué les exigences demandées pour garantir le prêt. Retour sur les critères qui permettent la contraction d’un prêt immobilier pour les séniors.
Un marché qui s’ouvre plus aisément aux séniors
Les banques montrent une volonté plus soutenue pour financer les projets des séniors. Si des années auparavant elles emboitaient difficilement le pas, la tendance s’inverse au cours du temps. Il faut dire qu’une fois le facteur risque bien analysé, les séniors sont une cible intéressante. Ils bénéficient de revenus réguliers et l’emprunt sera assuré en cas de décès via l’assurance emprunteur.
Ce gain de souplesse doit encourager les séniors à se positionner sur une demande de crédit immobilier. En effet, les conditions d’emprunt sont actuellement très avantageuses puisque les taux d’intérêt sont fixés à des niveaux historiquement bas. S’il est évident que, du fait de leur âge avancé, ils seront soumis à des conditions plus strictes qu’un jeune emprunteur, le crédit demeure malgré tout une alternative à étudier. Il serait en effet dommage d’investir directement les liquidités pour l’acquisition d’un bien sans analyser des propositions formulées par les organismes.
Un financement plus accessible mais des exigences plus dures
Si les professionnels prennent le risque de financer les projets d’achat des séniors, ils s’assurent malgré tout d’étudier scrupuleusement leur fiabilité. D’abord, il faut savoir que la durée d’emprunt sera potentiellement raccourcie. Si en moyenne, la durée de remboursement d’un crédit est de 18,6 ans d’après l’Observatoire Crédit Logement/CSA, les banques conditionnent l’approbation d’un prêt sénior pour une durée comprise en 10 à 15 ans. Cependant, cette règle n’est pas formelle, un établissement de crédit peut aller au-delà de cette durée puisque l’âge maximum d’emprunt est fixé à 90 ans, si ce n’est plus. La décision dépend bien évidemment d’une analyse au cas par cas.
Une assurance emprunteur obligatoire
Si légalement l’assurance emprunteur n’est pas obligatoire, les banques en font une priorité pour assurer le remboursement du crédit en cas d’inattendu. C’est d’autant plus le cas pour une personne avec un âge plus ou moins avancé qui souhaite acquérir un bien immobilier. Cette assurance va couvrir le décès lors de la phase d’amortissement du crédit.
De plus, la somme prise en charge par l’assureur dépend de la quotité fixée lors de la formation du contrat. Les banques réclament à ce que le prêt soit couvert à 100%. La répartition peut prendre la forme d’un 50-50 pour un couple co-emprunteur. Mais il est tout à fait envisageable d’assurer à hauteur de 100% les deux emprunteurs (soit 200%). Dans ce cas présent, l’assurance prendra en charge la totalité du remboursement du crédit en cas de décès de l’un des emprunteurs. Le coût de la cotisation sera cependant bien plus élevé.
Une cotisation d’assurance coûteuse
Maintenant, étant donné que la probabilité de décès augmente avec l’âge et selon l’état de santé, la prime d’assurance mensuelle se révèle bien plus onéreuse pour les emprunteurs séniors. Malgré cela, le décès annulera possiblement les mensualités et les héritiers ou le conjoint pourront jouir du bien sans prendre en charge la part due ou la totalité du crédit, selon la quotité du contrat.
Mettre en avant son profil emprunteur
Enfin, les séniors peuvent adoucir les conditions d’acceptation du prêt en valorisant leur profil. Pour cela, il convient de mettre en avant la détention d’un patrimoine mobilier et immobilier et de se montrer en capacité de subvenir aux imprévus. Une garantie hypothécaire peut par exemple soutenir le dossier auprès de l’établissement. Les séniors peuvent donc placer quelques cartes pour parvenir à négocier leur financement.