Les établissements bancaires sont de plus en plus décidés à proposer des financements sur une plus longue période. Maintenant, les prêts destinés à l’acquisition d’un bien immobilier peuvent aller jusqu’à 35 ans. Cette décision d’allonger la durée de remboursement est la conséquence d’un marché immobilier qui ne cesse de gonfler ses prix. Mais surtout, elle permet aux banques de maintenir l’activité de production de crédits malgré le contexte.
Une stabilisation des taux d’intérêt mais pas des prix sur le marché
Les conditions d’emprunt sont très intéressantes au bénéfice des acheteurs. Ils peuvent accéder au financement pour un coût réduit par le biais des taux d’intérêt historiquement bas. D’après les statistiques de l’Observatoire Crédit Logement / CSA, le taux d’intérêt moyen auquel les banques accordaient des crédits était de 1,43% en août. De plus, le marché bancaire étant soumis à une virulente concurrence, les enseignes n’hésitent pas à mettre en avant des offres promotionnelles pour se positionner convenablement auprès des clients. C’est d’autant de facteurs positifs pour les acheteurs d’un bien immobilier.
Mais les étoiles ne sont pas toutes alignées. Si les conditions pour financer l’acquisition d’un habitat sont avantageuses, avec notamment ces taux très compétitifs et ces offres commerciales qui pullulent, les prix sur le marché de l’immobilier sont en train de flamber. Une situation qui entraîne une difficulté à l’accès à la propriété. Les prix sont tels dans certaines zones que les emprunteurs ne pourraient subvenir correctement à leurs mensualités, malgré les taux bas.
Allonger la durée des prêts pour contrecarrer la hausse des prix
La revalorisation des prix sur le marché de l’immobilier fait gonfler le niveau d’endettement des ménages. Ceux aux revenus moyens souffrent particulièrement de cette situation Or, bien souvent les banques donnent leur accord si le seuil des 33% de taux d’endettement n’est pas franchi lors de l’étude de la faisabilité d’un crédit.
Pour rentrer dans ces critères, les banques n’ont pas d’autre choix que de proposer des crédits qui vont jusqu’à 35 ans. Cette unique solution permet d’allonger la durée du financement pour étaler plus longuement la dette. Par le biais de ce mécanisme, les mensualités sont réduites et correspondront au budget des emprunteurs. Ils seront alors en capacité d’assurer le remboursement du crédit. Mais une généralisation d’une telle durée pose indéniablement des interrogations. Si les professionnels de la banque assurent leurs résultats financiers, c’est peut-être au détriment de la maîtrise du risque sur le long terme. La probabilité d’imprévus n’étant jamais nulle.